Patricia Atallah, voix d’Orient et d’Occident
Par Zeina SALEH KAYALI (à Paris) | L’Orient Le Jour, 19/01/2016
Patricia Atallah, voix d’Orient et d’Occident
CONCERT
La jeune chanteuse lyrique participait au « Festival du Beau » qui se tient dans les églises de Paris.
C’est dans le cadre du « Festival du Beau» qui se tient dans les églises parisiennes au mois de janvier que Patricia Atallah a offert un récital de chants sacrés d’Orient et d’Occident.
Le concert débute par des pièces de Jean-Sébastien Bach, Alessandro Stradella et Georges Bizet, où la chanteuse se trouve parfaitement à l’aise, mais c’est en abordant le répertoire sacré libanais que se déploie le chatoiement de la voix aux bouleversants mélismes, s’élevant vers les voûtes de l’église.
Le public ému et recueilli retient son souffle tandis que les morceaux s’enchaînent, pièces tirées du répertoire traditionnel syro-maronite ou œuvres de compositeurs libanais contemporains : Qoddous du père Boulos el-Achkar (moine qui a révolutionné la musique maronite en y introduisant l’harmonisation et l’accompagnement instrumental), Toubaki ya Mariam d’Iyad Kanaan (jeune compositeur travaillant au Liban), Ya man taamadta de Béchara el-Khoury (que l’on connaît aujourd’hui dans un tout autre genre de répertoire, mais dont le style est déjà préfiguré dans cette œuvre de jeunesse), Touba Lissaiina de Ziad Rahbani et enfin Imani Sateh de Assi et Mansour Rahbani, pièce qui avait été immortalisée en son temps par Feyrouz, mais que Patricia Atallah défend avec une ferveur et une émotion qui rendraient la foi au plus endurci des non-croyants.
Patricia Atallah était accompagnée dans ce répertoire par Ferec Vizi, pianiste d’origine roumaine, qu’elle a rencontré au Conservatoire de Courbevoie. Ce musicien, extrêmement à l’écoute du chanteur, « peut porter une voix et lui donner confiance », comme elle le dit elle-même.
Voix aux couleurs orientales, technique occidentale, ainsi pourrait-on résumer la personnalité musicale de la jeune chanteuse lyrique Patricia Atallah qui vit et poursuit ses études musicales à Paris, et que les mélomanes, amoureux de la voix, ne doivent pas perdre de vue, ou plutôt d’ouïe!